Les tendances et la volatilité des marchés financiers consistent en l’évolution du prix de marché de l’actif considéré ; l’art de la gestion est d’anticiper l’évolution de ce prix, mais comment se forme t’ il, y a t’ il des règles connues permettant de le prévoir ou est il tout à fait aléatoire ?

L’industrie de la finance de marché a un seul but : tirer parti du prix, il est donc judicieux de définir celui ci :

Le prix est censé être une représentation de la valeur économique de l’entreprise et des arbitrages existant entre les différents vecteurs d’investissement disponibles sur cette entreprise.

Bien entendu, le prix a une raison d’évoluer de manière indépendante : le loyer de l’argent…

La théorie de l’efficience des marchés voudrait que la relation à la valeur de l’entreprise soit quasi mathématique.

Mais se présente une question : de quelle valeur de l’entreprise s’agit il ? Celle du jour, celle du futur proche ? du futur lointain ?

L’expérience montre qu’à cette question, on a pas de réponse permanente (Éternels débats sur la bonne valeur d’actualisation).

Autre question: cette valeur est elle instantanément connue de tous ?

– En réalité, l’information n’est pas divulguée à la même vitesse pour tous les acteurs du marché (Dans le temps parce que les flux d’information étaient trop lents, de nos jours parce qu’ils sont trop abondants et qu’on ne peut que les traiter séquentiellement).

En dehors de la vitesse de propagation de l’information, celle-ci est elle interprétée pareillement par tous ?

– De fait, l’interprétation est différente entre les acteurs parce qu’elle est prise en compte par des hommes (ou des machines instruites par des hommes) qui ont des émotions et des biais cognitifs.

Pour illustrer la situation, le prix d’un vecteur d’investissement est comme relié à la valeur de l’entreprise par un élastique ayant une tension variable. Dans certains cas, si l’élastique est trop tendu c’est même le prix de marché qui peut faire évoluer la valeur de l’entreprise : une valeur par trop décotée perdra des capacités de financements, ou à l’inverse, si elle est sur-cotée, pourra tant se financer que ses paris réussiront : l’exemple le plus célèbre de ce cas de figure est Amazon !.

Autre question : la valeur économique est elle fonction directe de l’entreprise, ou est elle influencée par la dynamique du secteur, voire du marché financier tout entier ?

Ici, la réponse est “ca dépend”.

En phase de forte dynamique, une croissance ou une récession économique peuvent déterminer l’évolution des prix de tous les vecteurs d’investissement indifféremment.

Par ailleurs une thématique spécifique (Évolution fiscale, changement réglementaire) peut périodiquement entraîner tout un secteur…

Bref le marché n’est pas stable, et ses acteurs cherchent constamment à profiter de cette instabilité pour leur avantage exclusif.

L’un des effets majeurs de cette instabilité est l’existence de tendances (Progression ou régression régulière des prix) et de régimes de volatilité dans le marché (Variabilité stable autour de la moyenne de la tendance).

On distingue aisément dans les marchés des cohérences dans l’évolution des prix, même si ces cohérences se passent par phases, elles n’illustrent pas moins que l’évolution des prix suit des logiques de raisonnement et non une « marche au hasard » autrement dit le marché n’est pas efficient.

Le prix provient d’un consensus momentané entre acheteurs et vendeurs animés par des besoins et des envies.

Ces besoins et envies sont entre autres alimentés par l’information sur la valeur économique, mais aussi, parfois surtout, par des variables exogènes :

Exemple pour les besoins : liquidités, contraintes d’investissement ; exemples pour les envies : effet de mode, appât du gain, peur de perdre.

Il se crée donc des impulsions de flux, ou des “modes” conduites par la psychologie des opérateurs (Une panique par exemple entre dans cette dernière classification.)

Tout ceci influence directement la liquidité et la volatilité des marchés et des valeurs.

Pour établir le prix il faut un acheteur et un vendeur. Il y a donc équilibre des forces en présence. Ce qui va faire évoluer le prix sera une différence de conviction ou d’urgence (priorité).

L’impact de cette différence variera suivant la fréquence des échanges du vecteur d’investissement (liquidité).

Tout le travail d’un intervenant sur les marchés sera de prendre en compte tous les facteurs listés ici et d’anticiper à son avantage l’évolution de ces convictions et urgences. C’est à dire l’évolution des tendances.

Pour visualiser la création d’une tendance, voyons le point de vue « micro » : il suffit d’imaginer l’exécution d’un ordre massif par un opérateur : pendant toute l’exécution, cet opérateur va agir en tenant compte de la taille de son ordre et de son effet dans le marché. Il va lui même imprimer sur le court terme une tendance dans le marché ainsi qu’un régime de volatilité, de par la permanence même de ses enchères sur une période condensée.

L’extension à la gestion de ce raisonnement consiste à visualiser que la tendance « micro » créée par un ordre important se transforme en tendance « macro » quand un flux d’information et/ou d’ordres importants ou continus dans le temps est généré par ce que l’on appelle les « mains fortes » (Ce sont les acteurs qui par leur taille et la permanence de leurs convictions vont alimenter l’évolution des cours). C’est effectivement une alternance de flux qui détermine les mouvements du marché. Ces flux sont tous déterminés par les différents facteurs que nous avons présentés ici.

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