Rendue incontournable par les contraintes réglementaires et les recommandations des consultants, une Table de Négociation se place en pôle tactique de la société de gestion.
La Table contribue activement à l’optimisation de la performance dans un environnement où les benchmark resserrent des classements, et ou les volatilités augmentent le risque de divergence de performance.
Je vous propose ici une description synthétique des principes organisationnels à mettre en oeuvre.

Une structure de négociation remplit trois fonctions principales.

-Centrale d’achats (maîtrise d’oeuvre) au sens industriel du terme

-Outil tactique de premier degré (mise en œuvre de la décision de gestion). Limitation de l’impact de marché, limitation des sous-performances

-Outil d’appui tactique (recherche d’optimisation de l’accès au marché et de la gestion des contraintes) : Maximisation de la mise en œuvre des décisions, aide à la sur-performance.

CENTRALE D’ACHAT.

La Table centralise les opérations de marché, et à ce titre peut utiliser le levier de la concentration d’ordres pour optimiser le service des agents et maximiser l’économie d’échelle afin d’en retirer une marge par le biais des commissions de mouvement et CSA (Commission Sharing Agreement).

La Table étant en contact permanent avec le marché, dont les borkers qui eux même sont en contact avec les émetteurs et les clients institutionnels, elle est un important véhicule d’image.
L’organisation et le professionnalisme du desk sont donc un message permanent au marché.

Autre point important lié au rôle de centrale d’achats : la Table est un important point de risque, toute erreur de négociation impactant directement les comptes de la société de gestion.
Il est donc important d’assurer un process et un professionnalisme du meilleur niveau ainsi que les outils permettant d’optimiser le métier de la négociation.

MISE EN ŒUVRE DE LA DECISION DE GESTION

La négociation est la fonction la plus apparente de la Table.
Cette fonction est rendue indispensable par l’augmentation du nombre de valeurs, la diversification des méthodes de cotation et l’augmentation permanente des contraintes (contraintes réglementaires et contraintes client).

L’évolution de la fonction est très rapide, elle devient en particulier un sujet de débat lors des appels d’offre (process, mesure de qualité).
En effet, une mauvaise exécution peut facilement impacter une performance de plusieurs centaines de bp par an, donc est significa&tif dans un classement de performances

L’approche professionnelle des négociations impose un OMS/EMS qui permette :
– de préparer l’ordre (analyse pré-exécution)
– de piloter l’exécution (feedback permanent)
– de fluidifier et sécuriser la chaîne d’ordres en limitant l’impact et le coût humain (erreurs et personnel).
– de mesurer la qualité d’exécution ( Slippage)

Des fonctions d’appui doivent être développées afin de maîtriser les flux d’information et d’optimiser les aides à la décision.

OUTIL D’OPTIMISATION TACTIQUE

La fonction d’appui tactique est la fonction en développement.

De plus en plus en effet, le rôle d’une table s’étend à l’appui tactique pour tous les sujets générant des coûts de frottement dans une gestion, que ces coûts soient immédiats (marché) ou induits (réglementation et contraintes).
L’augmentation des liquidités et de la volatilité sont également au cœur du métier.

Le principe de base de cet appui tactique est la capacité de proposer l’utilisation de tous les instruments de relais d’investissement (options, warrants, futures, swaps …).
Dans le même ordre d’idées, les desk contribuent à la notion de timing.

Grâce à leur exposition à tous les agents de la société de gestion, les Tables sont de facto le centre de renseignement d’information de marché.

Dans un environnement en évolution permanente des techniques de cotations et réglementations de marché, le central dealing est un facteur de sécurisation . Son rôle de gardien actif des compliances devient vital.

Une table a donc une grosse contribution à l’acte de gestion, elle n’en a pas moins un coût.
Au vu des critères que nous voyons, une réflexion est indispensable pour décider son développement interne ou l’utilisation d’une structure mutualisée. Nous noterons qu’une structure mutualisée ou externe n’affranchit pas le donneur d’ordre d’avoir à définir une politique d’exécution au sens de MIFID.

Une Table professionnelle doit donc synthétiser la meilleure utilisation :

– des hommes
– du matériel
– de la réglementation

– pour traiter toutes time zones
– pour répondre aux besoins créés par les extensions d’horaires de cotation
– pour assurer le développement technologique et les réponses techniques (fonction ingénierie de l’information).

Le périmètre opérationnel peut couvrir :

Marchés secondaires :
– actions
– options, warrants (cotés ou en gré à gré)
– futures
– convertibles.
– Forex

Marchés primaires : – actions, taux, convertibles

Marchés de gré à gré :
– prêt-emprunt
– taux et convertibles
– swaps.

Marchés techniques :
– gestion de programmes
– écrans délocalisés (DMA)
– courtiers électroniques

L’organisation est conçue pour optimiser les synergies et la circulation de l’information – Pour cela un trading centralisé est optimal, même si les centres de gestion sont eux diversifiés.

Les fonctions internes au trading sont transversales :

– Connaissance de la réglementation de marché
– Développements informatique
– Gestion des contraintes et étude des contrats de gré à gré
– Information de flux
– Etude des besoins des gérants
– Collection de l’info de marché
– Maîtrise des techniques de cotation
– Image de la société auprès du marché
– Optimisation des marges (commissions de mouvements…)
– Mesure de l’impact de marché
– De l’optimisation des performances
– Présentation du process de la Table lors des appels d’offres.

Le desk buy side justifiant les marges liées aux transactions, une attention particulière doit être apportée au développement d’outils de mesure de qualité d’exécution.

Vous aurez noté que l’intégration du desk dans les appels d’offres est de plus en plus demandé par les clients et les consultants.
Il sera judicieux d’anticiper sur les demandes des consultants et clients et de sophistiquer l’argumentaire commercial (qui en terme d’image ne peut que refléter une approche structurée et professionnelle de la gestion).

Finalement, on confirmera que le choix de l’OMS (Order Management System) est crucial en interne comme en externe.

En interne :

– Pilotage du cahier des charges du département (courtage, slippage)
– Suivi des marges générées par l’activité
– Optimisation des valeurs ajoutées des collaborateurs
– Intégration dans la chaîne de la société de gestion
– Limitation des erreurs et optimisation des pointages.

En externe :

– Intégration au STP
– Capacité de présenter une analyse d’impact de marché (valeur ajoutée du département).
– Préparation des données pour les agences de TCA (Transaction Cost Analysis)

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