Les origines de la crise de 1929 sont multiples et complexes, celles de 2008 semblent plus lisibles.

L’essence de la crise actuelle peut se résumer à la création débridée et incontrôlée de liquidités par la sphère privée depuis environ 10 ans, contrairement aux années qui ont précédé la crise de 1929, marquées par une pénurie de liquidités. Non pas par dérégulation, mais simplement par absence de régulation de certains compartiments du marché financier (titrisation, produits structurés, …).

De nouveaux montages sont apparus, principalement depuis dix ans, et personne n’a pensé à les encadrer, l’une des raisons étant qu’il s’agissait de montages de gré à gré, et qu’ils s’enregistraient hors bilan. Une autre raison étant qu’ils se sont complexifiés et que les acteurs n’en comprenaient plus réellement tous les risques.

Un risque incompréhensible et “caché” ne pouvait aisément éveiller l’attention du régulateur. La crise du « subprime lending » est la meilleure illustration de la fragilité d’un système de crédit uniquement fondé sur la croissance constante de la valeur des actifs sous-jacents.

En Bourse, la valorisation continue des actions entre mars 2003 et juin 2007 n’a, certainement pas, reflété une croissance équivalente de l’économie réelle.

Le déroulement des deux crises est marqué par de nettes analogies

Le mécanisme semble ici identique : la crise boursière est déclenchée par des faillites bancaires : respectivement Kredit Anstalt et Lehman Brothers. La crise boursière se traduit par une contraction économique (raréfaction du crédit, gel du marché interbancaire, multiplication des faillites, protectionnisme) et par un cercle vicieux : toute baisse de la consommation entraîne une baisse de la production, etc. Il suffit de voir les développements actuels du chômage technique dans l’industrie automobile pour s’en convaincre.

Les images des « Raisins de la colère » de Steinbeck sont encore loin de nous, mais pas si loin peut-être.

L’extrapolation dramatique est aisée, mais l’Histoire aura peut-être apporté ses leçons

A la suite du krach de Wall Street, la déflation qui sévit aux Etats-Unis se propage dans le reste du monde développé de l’époque, et provoque des rapatriements de capitaux aux USA. La crise s’étend aux principaux pays européens, et prend dans certains d’entre eux une coloration politique totalitaire.

Ici j’aimerai pouvoir apporter une vision résolument optimiste : les mécanismes économiques sont mieux connus qu’en 1929, l’apport théorique de Keynes, de Friedmann (et de beaucoup d’autres économistes) ont montré l’efficacité des politiques budgétaires et monétaires, du « policy mix », d’un Colbertisme pragmatique.

Le facteur déclenchant de la crise systémique de 2008 a été la faillite de la banque Lehman Brothers, faisant suite aux multiples dérapages des mécanismes de titrisation.

Mais la réponse des autorités politiques et monétaires internationales semble avoir tenu compte du passé, et être, par son ampleur, à la hauteur des enjeux. De grands espoirs sont placés dans la nouvelle Administration américaine et dans un partenariat transatlantique rénové.

 

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