Peu de gens en parlent, pourtant le risque potentiel est largement supérieur à celui des « subprime ».
Je vous propose cette étude flash des CDS :
Les porteurs d’obligations privées sont soumis, entre autres, au risque de « spread » (écart de rendement avec les obligations d’Etat de même échéance).
Les variations sont souvent brutales, difficiles à prévoir, et se traduisent par des pertes en capital si le papier n’est pas porté jusqu’à échéance, ou, bien sûr, en cas de défaut (faillite) de l’émetteur.
Au cours de la dernière décennie, l’ingénierie financière, essentiellement aux Etats-Unis, a mis au point un mécanisme d’assurance : les credit default swaps, ou CDS Moyennant la perception d’une prime, l’émetteur de CDS garantit l’acheteur contre la survenance du risque de « spread » ou de défaut pour un ou plusieurs titres détenus en portefeuille.
Ces instruments, purement de gré à gré, ont proliféré, et personne aujourd’hui ne peut chiffrer leurs encours de façon précise, mais il est gigantesque (on parle de l’équivalent du PIB annuel de la planète, pas moins !)
On se sait pas davantage où sont ces instruments : dans les bilans des émetteurs ? C’est peu probable… Dans les OPCVM ? Peut-être, mais les gérants sont très discrets à ce sujet, comme les trésoriers d’entreprises, ou les collectivités territoriales…
La crise financière actuelle a provoqué la faillite par exemple de la banque d’affaires Lehman Brothers ; les émetteurs de CDS sur la dette de Lehman doivent donc maintenant garantir son passif.
D’où un risque qui est maintenant très réel de défauts en chaîne de ces assureurs improvisés, qui ne visaient qu’à « empocher » les quelques points de base représentés par la prime perçue pour porter un CDS. La leçon est très rude pour ces apprentis-assureurs, qui n’ont pas mesuré le risque qu’ils prenaient.
Le sujet commence à faire parler de lui !